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Elle a osé l’osier

À 52 ans, Martine Veillault a décroché le titre de meilleure ouvrière de France en vannerie.

À 52 ans, Martine Veillault a décroché le titre de meilleure ouvrière de France en vannerie. Une consécration après 35 ans de tressage.

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Le 20 juin 2023, dans une magnifique salle de la Sorbonne, Martine Veillault sourit, fièrement, lorsque le jury lui remet sa médaille. Après plus de trente ans dans les brins d’osier, elle devient meilleure ouvrière de France en vannerie. Le sigle MOF se décline au féminin pour la première fois ! Émue, Martine savoure le moment. Emmanuel Macron aurait dû lui remettre son diplôme, à L’Élysée, mais la date a été repoussée. « C’est important de le recevoir pour moi qui n’aie pas fait d’études », indique la vannière.

Assise sur une chaise en osier, les cheveux fins et une silhouette empreinte de douceur, Martine se remémore le départ de cette aventure. En 2019, l’osiéricultrice a fini d’élever ses quatre enfants et à 48 ans, elle se demande si elle serait capable de devenir meilleur ouvrier de France en vannerie ? « J’avais un an pour réaliser deux œuvres qui nécessitent au moins 250 heures de tressage chacune, sans compter la production d’osier et mon travail. Je stressais beaucoup ! » explique Martine. Elle doit réaliser un panier breton et un luminaire asymétrique dessiné par un designer. Elle esquisse les plans, calcule le nombre de brins d’osier, se met à tresser. Et à tout défaire car elle n’est pas satisfaite du résultat ! Le 3 mars 2023, elle présente ses œuvres au jury, à Versailles. Quinze jours plus tard, elle reçoit un mail lui annonçant la bonne nouvelle. Une consécration de ses doigts en or !

L’osier est tendance

La jolie brune a découvert la vannerie par le biais de son grand-oncle, à l’âge de 8 ans. Embauchée comme salariée à la coopérative Vannerie de Villaines, en Indre-et-Loire, dès la sortie de son apprentissage, elle gravit peu à peu les échelons. À 20 ans, elle s’installe comme agricultrice sur une parcelle de 1 ha pour cultiver différentes variétés de saule. Après avoir été présidente de la coopérative qui rassemble 13 osiériculteurs vanniers et 32 salariés, elle en est devenue, cette année, la directrice. Elle souhaite transmettre sa passion, animer des stages et développer de nouveaux marchés. « Notre activité repose pour moitié sur le luxe, mais nous sommes de plus en plus sollicités pour de la décoration d’intérieur, l’habillage de façade ou les aménagements urbains. L’aspect naturel plaît beaucoup », ajoute Martine. L’osier, ce n’est pas que des paniers !

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